Carmen ressortait de l'hôpital, et se dirigeait vers le parking où se trouvait sa voiture, quand une jeune femme l'interpella.
"Carmen !"
Elle se retourna et esquissa un sourire, en voyant sa meilleure amie qui travaillait aussi dans le service, accourir vers elle.
"Susan ! Tu as terminé ton service toi aussi ?
- Oui, acquiesça la jeune femme, un grand sourire aux lèvres. Alors ? On se retrouve là-bas ?
- Oui, on s'attendra sur le port, je serai là vers 20h30. Ca ne me laisse pas beaucoup de temps pour manger, mais je vais me dépêcher. A ce soir !"
Elle la salua de la main, et monta dans sa voiture.
***
Il était 20h40. Elle était en retard. Lorsqu'elle arriva, Susan était déjà là.
"Ah enfin tu es là ! Je gèle en robe, une minute de plus et je me transformais en glaçon."
Après que Carmen se soit excusée, elles se dirigèrent vers l'opéra. Elles admirèrent l'édifice. Ce n'était pas la première fois que Carmen entrait dans l'opéra de Sydney, mais à chaque fois, il lui faisait le même effet. Elle entendit son amie pousser une exclamation de stupéfaction. Carmen ne put s'empêcher d'éclater de rire.
"Reprends-toi voyons, on dirait que tu viens pour la première fois de sortir de chez toi !
- Oui, mais tu as vu les murs ! Et le sol, regarde !
- Je sais, je sais, c'est très beau, mais regarde l'heure, on est vraiment en retard là, le spectacle commence dans cinq minutes et on n'est pas encore monté."
Elles se hâtèrent donc dans les couloirs, et arrivèrent dans la salle. Elle était tellement immense qu'il était impossible de trouver sa place. Heureusement elles furent guidées par une personne qui s'occupait de placer les gens. Mais alors qu'elle les menait vers leur place, la lumière s'éteignit, et le spectacle commença. Carmen ne voyait plus grand chose dans le noir. Ils finirent pas s'arrêter, et le guide leur désigna deux places vides. Elles murmurèrent un "merci", et s'avançèrent vers leur siège. Mais soudain, Carmen, maladroitement, sentit quelque chose heurter son pied, et elle faillit trébucher.
Heureusement, la personne auquelle elle avait heurté la jambe la rattrapa. Un peu honteuse, elle s'excusa, et s'assit.
Susan était pliée en deux en voyant le visage de son amie, et Carmen fut un peu vexée par son attitude.
La personne sur laquelle elle avait trébuché, entendant le bruit que faisant Susan, se pencha pour voir ce qui se passait. Carmen se tourna vers cette personne, et soudain, elle sentit son coeur battre la chamade. Jusqu'ici elle n'avait pas vu son visage, c'était un jeune homme, d'une vingtaine d'année, les cheveux d'un très grand brun, les yeux d'un gris qui illuminait tout son visage.
Elle ne savait plus où se mettre lorsqu'il posa ses yeux dans les siens. Elle sentit ses joues s'empourprer, heureusement qu'il faisait noir.
"Je...dé...mon amie...je..."bafouilla-t-elle.
Susan s'était arrêtée de rire. Elle connaissait bien son amie, et bafouiller n'était pas dans son habitude, c'est pourquoi, elle lui tira la mise.
"Ce qu'elle veut dire c'est que j'arrête de faire du bruit, promis."
Elle jeta un coup d'oeil à Carmen, et tourna la tête vers le spectacle. Carmen fut reconnaissante à son amie. Le jeune homme sourit et lui murmura à l'oreille :
"Ce n'est pas grave, le spectacle est d'un ennuyeux cette année !
- Vous venez tous les ans ?"
Carmen fut surprise de ne pas avoir bafouillé de nouveau. Elle s'était penchée vers lui, pour ne pas déranger les personnes à côté.
"Oui, ma chère mère a une adoration pour cet opéra, on ne peut pas lui faire plus beau cadeau, alors à chacun de ses anniversaires, je l'emmène ici. Et vous, vous êtes déjà venue ici ?
- Oui, je pense avoir les mêmes goûts que votre mère, je trouve cet endroit génial ! Mais...elle n'a pas l'air de dormir votre mère ?"
Le jeune homme se tourna vers la vieille dame à côté de lui, et reposa son regard vers Carmen.
"Il faut croire que ce sont les sièges qui lui plaisent."
Carmen éclata de rire. Elle passa toute la soirée à discuter avec cet homme, qu'elle trouvait drôle, intelligent, et incroyablement séduisant...