Flash Back d'Erik Ollen

28 décembre 1986. Erik venait de rassembler ses économies pour s'acheter un billet d'avion, aller. Il quittait Stockholm pour de bon cette fois. Rester lui aurait été insupportable. Son esprit était ailleurs. A Sydney peut-être ?

Sur place, les journaux abondaient de petits boulots, ce fut donc facile pour Erik de s'intégrer, malgré qu'il ne parlait pas totalement bien l'anglais à cette époque. Son joli accent nordique par contre plaisait aux jeunes filles, mais Erik n'avait pas oublié son amour perdu et préferait renoncer lorsque les occasions se présentaient à lui.

Depuis son départ, ses parents et lui n'ont plus jamais communiqué. Erik devait donc faire face à la vie, seul. Malgré des temps durs, il acquérit un modeste appartement et réussit à obtenir une bourses afin de réaliser des études en journalisme à la faculté de communication de l'université implantée à Sydney.

2 octobre 1988. Enfin, la vie d'Erik devenait plus stable et idéale. D'ailleurs, c'est sur les bancs de l'université qu'il fit la connaissance d'une autre scandinave, Rebecka. Dès ce jour, ils ne se quittèrent plus. Déterminés à finir leur vie ensemble, lorsque leurs études furent terminées, ils se marièrent.

Durant cette heureuse époque, Erik oubliait la funeste veillée de Noel de '86 qu'il passa à l'hôpital central de Stockholm, attendant les résultats de l'accouchement de sa petite-amie.

La lettre

1ère partie :

'Bureaux du journal de l'Australian Review - Sydney'

[Toc toc toc]
- "Entrez ! Bonjour Mr. Ollen, alors de quoi deviez-vous m'aviser ?"
- "Je quitte Sydney Monsieur."
- "Pardon ? Je pensais que vous alliez vous occuper de me pondre cet article sur l'Iran ?"
- "En fait, je retourne pour Stockholm, remettre les choses au clair avec mes parents."
- "Croyez-vous que ce soit un choix judicieux ? Enfin vous êtes tellement borné que personne ne pourrait vous faire changer d'avis. J'accepte votre démission. Qu'en pense Rebecka ?"
- "Elle ne sait rien. Je vous remercie Monsieur."

Erik sort du bureau de son patron.

[Tuut]
- "Rose, appelez moi Rebecka Ollen, je dois m'entretenir avec elle."
- "Bien Mr.Crudley."



'Aéroport de Stockholm'

Sur le sol suédois, Erik récupère son bagage dans la zone prévue. Arrivé dans le hall, il se fige. Rebecka l'attend. Ils se font face. Elle le gifle.
- "Comment as-tu osé?"
- "Cela ne te concerne pas."
- "Tu plaisantes ? Tu quittes le pays sans rien me dire, et tu donnes ta démission au journal ! Après tu me dis que c'est normal et que je ne dois pas m'interroger sur ce qui se passe."
- "C'est Crudley qui t'a raconté ? Lui aussi il devrait se mêler de ses affaires."
- "Mais je suis ta femme ! Nous avons une fille. Tu sais qu'elle a une santé fragile, quand elle apprendra ton départ, elle risque de faire une rechute."
- "Rien ne sert de t'énerver, je connais les conséquences."
- "Tes choix sont mauvais Erik, enfin ne le vois-tu pas ?"
- "Je dois régler mes propres affaires, il en va de mon bonheur Rebecka."
- "Pourquoi restes-tu si distant avec moi ? Je peux t'aider."
- "Non. Je veux leur parler."
- "Après 15 années de silence ?"
- "15 ans de réflexion, mais désormais j'ai fais mon choix, avec ou sans ton approbation."
- "J'ai une question à te poser ... Est-ce que tu m'aimes encore ? Moi je continue à t'aimer comme au premier jour."

Erik se dégage de l'étreinte de sa femme et l'abandonne dans le hall de l'aéroport. Rebecka est sous le choc, les yeux en larmes.

- "Non, c'est fini. Toi tu ne m'aimes plus."

2ème partie :

'Maison familiale des Ollen - Stockholm, Suède'

[ding dong]
Erik est nerveux de revoir ses parents après 15 ans d'absence. La main gauche dans la poche, il met son mouchoir de papier en morceaux.
La porte s'ouvre. Erik respire profondément avant de parler, mais contre toute attente il reste muet devant celui qui vient lui ouvrir. Le jeune homme aux cheveux noir ébène a une mine affreuse.

- "Désolé mais ce que vous vendez ne m'intéresse pas."
- "Attendez, je viens ici pour revoir quelqu'un."
- "Vous faites erreur, je suis le seul habitant de la maison."
- "Savez-vous que sont devenus les Ollen ?"

Le garçon doit avoir près de 18 ans. Les yeux en larmes mais avec force, il continue la discussion sur le seuil de la porte.

- "Ils sont morts."
- "Excusez-moi ? Vous plaisantez ?"
- "Non. J'ai perdu mon frère alors que je n'étais qu'un enfant, et mes parents ont décédé dans un accident d'avion il y a à peine un mois."
- "Vous ? Vous êtes leur fils ?"
- "Exact, leur second. Et vous, qui êtes vous ?"
- "Leur fils aîné !"