Flash-back :
C’était une grande réception organisée par la femme de son associé : Richard.
Elle se passait dans une grande maison chic d’une banlieue huppée de Los Angeles. La maison était immense, mélangeant allégrement le style victorien et la technologie moderne.
Les portes-fenêtres étaient ouvertes et laissaient passer des flots d’invités qui se déversaient dans les jardins immenses. Quelques personnes, habillées avec luxe dans des vêtements griffés, se promenaient, un verre de champagne à la main dans les allées d’hibiscus et de palmiers en pots.
Il devait être 11 heures. Il faisait chaud, comme toujours à Los Angeles. C’était l’été. L’air semblait immobile. La villa qui était en hauteur laissait entrapercevoir une vue plutôt impressionnante de Los Angeles, toute de buildings et de lumières. Pas un souffle ne venait déranger les palmiers.
La piscine brillait d’une lueur bleue, troublant de son ronronnement mécanique les chorales que les insectes chantaient à tue-tête.
Caleb avait tout juste 26 ans. Son premier million était loin derrière lui et il faisait partit des plus grandes fortunes du monde entier. Son empire s’étendait aussi bien sur les mines de diamants et de pétroles que sur les chaînes de restaurants, d’hôtels et les magasins de tout genre. L’empire Hawkes était une pieuvre immense aux nombreuses ramifications, si étendue qu’on pouvait à peine la quantifiait. Ça en était impressionnant et gigantesque. En seulement, 5 ans, Caleb avait créé ce que d’autres ébauchaient à peine dans toute leur vie.
Bien sur, son argent faisait de lui l’un des célibataires les plus enviés et recherchés et son charme légendaire y participait tout autant. Les nombreux magazines féminins ou autres l’élisaient souvent l’homme le plus recherché de l’année et l’on voyait ses 1m80, son cheveux noirs parfaitement brushés, ses magnifiques yeux verts et son sourire renversant s’étaler en première page.
Toutes les filles de bonnes familles et tout ce que Los Angeles comptait de riches célibataires s’étaient donc mis en quête du beau Caleb.
Cependant, cette chasse commençait à irriter le jeune homme.
Un verre à la main, il slalomait entre les palmiers, cherchant à éviter une « jeune fille charmante » qui « lui plairait sûrement » et que son hôtesse tenait « absolument » à lui faire rencontrer.
Il est vrai qu’au début tout cela l’avait plutôt amusé. Il recevait des lettres par la poste par milliers et son carnet de rendez-vous était aussi rempli que celui d’un chef d’Etat. Cependant, ces jeunes filles lui convenaient rarement. Elles étaient superficielles, vénales et totalement inintéressantes. Leur monde se cantonnait à celui de l’argent et chacun était jugé selon le nombre de zéro à son compte en banque. Leur vie n’était faite que de préjugés, de normes sociales et de luxe étalé. Caleb, lui, ne venait pas du même monde. Il était né dans un quartier pauvre de Los Angeles. Il était le frère aîné de deux sœurs et s’était toujours battu pour avoir ce qu’il voulait, rien ne lui était tombé tout rôti dans la bouche contrairement à ces oies blanches qui étaient nées avec une cuillère en argent dans la bouche.
Il remâchait ses pensées tandis qu’il déambulait sur la pelouse parfaite de son associé Richard. Tout était si aseptisé et parfait à Los Angeles, on aurait dit que pas un brin d’herbe ne dépassait, digne d’un terrain de golf.
Perdu dans ses pensées, il suivait un petit chemin délimité par des lamions posés à même le sol. Soudain, il entra en collision avec quelque chose.
De mauvaise humeur, maugréant contre lui-même, il jeta un regard devant cet objet opportun qui avait eu le don de mettre fin à sa méditation revancharde.
L’objet était en réalité une charmante jeune femme du même âge que lui, même si elle paraissait quelque peu plus âgé tant elle était sure d’elle. Elle possédait une magnifique chevelure rousse qui lui arrivait aux épaules et portait une magnifique robe de fourreau noire qui mettait en valeur son corps aux courbes parfaites.
Son regard vert se posa sur lui et il fut comme pétrifié tant il était glaciale.
Mon dieu, cette femme pouvait tué d’un regard.
Cependant, sa bouche fine s’étira en un sourire charmeur.
« Un baptême au champagne…charmant… »
Sa voix était provocante, sensuelle et quelque peu moqueuse. C’est alors que Caleb se rendit compte qu’il avait renversé sur elle sa coupe de champagne.
Il sortit un mouchoir en soie de la pochette de son smoking noir et tenta de réparer les dégâts.
« C’est un crime en effet de tacher une si belle robe… » lui dit il en la regardant droit dans les yeux. Il lui sourit et une fossette se creusa aux coins de ses joues.
« Je n’ai hélas pas l’honneur de connaître la détentrice de cette robe. Pourrais-je savoir comment vous vous appelez ? »
La jeune femme avait sourit à sa remarque. Elle tendit sa main d’une façon lascive, les lumières des lamions créant des reflets de feu dans ses cheveux roux.
« Je m’appelle Allison. Enchanté de vous rencontrer Monsieur Hawkes, oui, j’ai l’honneur de vous connaître, cependant comment faire autrement puisque tous les journaux se battent pour vous avoir en première page. »
Ses mots firent écho à ses pensées précédentes et il eut un petit rire.
« Et effet, même moi, je ne peux pas y échapper ! Allison…C’est un prénom charmant ! »
Il prit la main qu’elle lui tendait et chevaleresque y posa un baiser.
« Et que fuyez vous ainsi Monsieur Hawkes pour avoir manqué de me renverser ? »
« Appelez-moi Caleb, je vous en prie. Quand vous m’appelez Monsieur Hawkes, j’ai l’impression d’avoir 50 ans… En faite, je fuyais notre hôtesse, Camilla, elle souhaitait me présenter à une jeune femme… Je hais les rendez-vous arrangés !! »
Allison se mit à rire tout bas. Elle avait un rire bas, assez rauque, très sexy, quelque peu masculin. Caleb était charmé.
« J’espère que ce n’est pas trop dérangé de vous demander ce que vous faisiez là, seule parmi les palmiers en pots ? »
Allison eut un sourire provoquant.
« J’essayais d’éviter ma tante Camilla qui devait me présenter à l’un de ses très « charmants » mais malheureusement souvent « ennuyeux » amis. Cependant, si j’avais du que c’était vous, je crois que pour une fois, je ne me serais pas cachée. »
Ils se mirent tous les deux à rire. Ils parlèrent ainsi tout le reste de la soirée, flirtant ouvertement. Tous les deux aimaient ce jeu de chasse qui était comme une danse compliquée.
Le désir s’alluma en eux. A la fin de la soirée, Caleb proposa à Allison de la raccompagner chez lui dans sa porche noire. Elle accepta.
Leur histoire débuta ainsi. Ils se virent de plus en plus et cela devint bientôt officiel. Leur histoire fit la une de tous les journaux à potins. Ils formaient un couple parfait, si beau, si riche. Elle avec ses cheveux roux parfaitement disciplinés, sa peau blanche couvertes de vêtements de marque, son expression quelque peu glaciale et lui avec ses cheveux couleur ébène, ses yeux rieurs et sa silhouette de bel éphèbe.
Bientôt on murmura qu’ils n’allaient pas tarder à se marier. Cela faisait deux ans qu’ils étaient ensemble.
Mais en privé, tout n’était pas aussi rose.
Sujet: Flash-Back de Caleb Hawkes 
Sam 30 Déc - 16:50
