A la découverte des alentours

L'aveugle se refit toute petite, dans l'espoir d'aider, sans se faire vraiment remarquer, quoique la solitude n'était guère dans ses cordes. Elle regretta amèrement sa précipitation pour arriver à l'heure à l'embarquement de l'avion en partance pour Los Angeles. Et dire qu'il aurait suffit d'une minute ou deux, et elle ratait l'avion. Alors, peut-être aurait-elle entendu parler d'un avion mystèrieusement disparus dans le ciel entre l'Australie et Los Angeles...

En comprenant que Gabriel et John étaient eux aussi en possession d'arme à feu, elle sentit un doute l'envahir et un frisson parcouru son corps.

Elle prit une grande bouffée d'air, et s'humecta pour la deuxième fois les lèvres, quelque peu songeuse.
Elle regroupa machinalement les sacs, sans vraiment de mal. En fait, ce qui l'étonna elle même ce fut avec quel facilité elle trouvait les sacs à dos. Elle n'avait pas vraiment à tâtonner pour les attraper. Elle passa très vite sur ce détail, continuant inlassablement sa tâche, jusqu'à ce que les sacs furent tous regroupés dans un coin tout près du centre du futur campement.

Elle déposa son propre paquet avec tant de précaution que l'on aurait pu se demander si ce paquet ne contenait pas une bombe prête à exploser en cas de mouvement trop brusque. Mais il en était tout autre...
Elle se redressa quelque peu courbaturée. Elle prit son mal en patience et resta silencieuse.

**Ma pauvre, mais qu'est-ce que tu fais là?**

La question resta sans réponse.

Attentive au moindre bruit de ses "compagnons de route", elle mit les mains derrière le dos, se sentant légèrement gênante, et inutile. Se mettant une nouvelle fois à l'écart, elle sembla se laisser bercer par les souvenirs qui la tiraillaient de toutes parts.

John entendit la jeune femme marchant et sifflotant,il alluma sa torche brievement la tenant par dessus de son 9mm,il l'eteignit aussi rapidement et baissa son arme quand il vit que c'etait bien une personne "familiere"

"Vous etiez ou?"

Dit il en souriant et en lui faisant signe de penetrer dans le campement

Tandis que Gabriel et John montaient la garde, les autres rangeaient le camp. Gabriel fut impressionné par la dextérité de la jeune aveugle. Mais comme elle avait l'air assez solitaire, il ne lui dit rien.
Il fut sorti de ses pensées par des bruits de pas venant de la jungle. L'autre groupe revenait-il déjà ? Il vit John pointer son arme, mais Gabriel ne le suivit pas. Il ne sentait pas de danger. C'était probablement l'un des leurs, sinon il n'aurait pas avancé en sifflant !
A la lumière de la torche, il reconnut Aliénor, qui était partie quelques heures plus tôt. Il lui sourit. Il était rassuré qu'elle aille bien. Et aussi qu'elle n'ait pas assisté à la scène avec Nicolas.

" Comment tu vas ? Est-ce que tu as croisé du monde ? "

Elle n'était sans doute pas au courant pour l'enlèvement d'Erik. Mais ça ne devrait probablement pas l'intéresser plus que ça, elle ne le connaissait même pas.
Du moins, c'est ce que Gabriel pensait...

Caleb était resté à l'écart du "groupe des aventuriers" depuis le crash. Il avait pris soin des enfants et d'autres personnes. Cependant, à présent, il estimait qu'il était temps qu'il se montre au grand jour.
Il s'avança vers Mona, la jeune femme aveugle. Elle semblait si solitaire et si indépendante, cependant, un peu de compagnie de temps en temps ne pouvait pas lui faire de mal.
Il fit suffisament de bruits en s'approchant pour que l'ouie à présent dévellopée de la jeune femme le detecte.
Il s'assit à côté d'elle.

"Bonjour, je m'apelle Caleb"lui dit il avec entrain alors qu'il s'asseyait à ses côtés.
"On se sent un peu inutile à côté de toutes ses super-héros en puissance, non?"lança t'il comme une boutade.

Il esperait que sa présence ne génerait pas la jeune femme. Après tout, peut-être que si elle s'était isolée, c'était bien pour éviter ce genre de bavardages.

Daniel occupait donc les enfants à cueillir des fruits pour le camp, ils s'étaient bien amusés. Les deux enfants avait tellement rigolé de lancer des cailloux sur un arbre qu'ils avaient à présent garder un sourire pour le reste de la journée.
Le soleil commençait à se coucher.
-"Bon, les enfants, nous allons rentrer avant qu'il fasse nuit. Prenez tous les fruits que vous avez cueillis, mettez-les dans vos vêtements, nous allons les apporter aux autres personnes, ils seront fiers de vous."
Daniel fit attention que les deux enfants suivent le même chemin que pour l'aller.
Il arrivaient dès que le soleil était couché au camp en espérant que toutes les tensions s'étaient estompées.
-"Regardez ce que les enfants vous rapportent, des fruits pour le petit-déjeuner."Les autres étaient contents et leur montrer un sourire que les enfants ne sont pas prêts d'oublier. Puis Daniel décida qu'il était tant queles enfants aillent se coucher puisque les autres avaient décidé d'établir un tour de garde pour la nuit.
-"Bon, les enfants, vous pouvez dormir ici, il y a deux places pour vous. Ne vous inquiétez pas, nous sommes tous là pour veiller sur vous, et je resterai à côté de vous ici."leur dit-il en montrant un rondin de bois.
-"Voilà vous pouvez vous endormir."
Le camp était désormais éclairés par la pénombre des torches. Daniel qui n'était pas fatigué du tout, demanda en parlant à voix basse aux autres s'ils avaient trouvé un livre dans le reste des affaires retrouvées. Il adorait lire, ça lui permettait de penser à autre chose que les malheurs qui leur arrivaient en ce moment.
-"Personne aurait un livre?"

Mona fut alertée par les pas venant de la jungle. Vint ensuite le sifflotement. Pour faire autant de bruit, il devait bien y avoir une raison, ou alors, la "chose", qui avançait, était bien stupide...
En entendant le déclic caractéristique du chargeur d'une des armes à feu, elle se crispa. Après une ou deux minutes de silence de la part de ses compagnons...

**"Vous étiez où?"**

La question qui tue. Non mais c'est vrai quoi! La personne à qui John adressait la parole avait quitter le groupe il y avait peu de temps....Donc, tout le monde pouvait déduire, que la personne était dans la jungle les quelques minutes avant d'être "menacée" d'une arme à feu non? Cachant difficilement son air "gentil moqueur", elle s'assit soulagée.
Gabriel prit lui aussi la parole. Eh bien! Les hommes étaient plus bavards qu'ils n'y paraissaient.

Elle entendit quelqu'un la rejoindre à même le sol. Un homme d'après sa voix (ben quoi?).
Il se présenta, lançant une "espèce" de boutade, comme pour détendre l'atmosphère. L'aveugle y répondit par un rire franc. Se tournant légèrement vers Caleb, elle sourit.

"Mona Deeter, enchantée."

Elle se rendit compte qu'elle s'était beaucoup trop éloignée des autres. Elle était devenue étrangement solitaire, alors qu'au début, c'était une grande sociable, et avec tout le monde, même avec les exécrables...
En y repensant, elle n'était plus non plus aussi loquace qu'avant. Difficile de créer des liens quand on se sent de plus en plus inutiles. C'était assez bizarre. Elle n'avait jamais baissé les bras pendant près de dix ans, et pourtant, quinze jours sur une île aux mystères innombrables l'avait lassé, et avait tout foutu par terre. C'était le cas de le dire.
Et fait exprès, des souvenirs, qu'elle aurait préféré ne pas revivre avaient, refait surface en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire...
Bref, autant dire que tous ses principes avaient été balayés d'un coup de balai.

"Merci."

Merci de quoi? Seule elle aurait pu le dire. Et encore, cela n'était même pas sûr. Pourquoi? Tout simplement car cela était aussi bien inattendu pour Caleb que pour Mona. C'était une simple impulsion. Comme si sa langue s'était déliée plus vite que ses pensées...

Elle baissa les yeux, puis la tête, gênée.

"Inutiles, peut-être, mais d'autant plus intéressants."

Elle releva la tête, le sourire aux lèvres.
Cela faisait du bien de sourire. Eh oui! Qui aurait cru que cela puisse procurer un tel bien, après plus d'une semaine de "lèvres serrées"?

Daniel qui était revenu avec les deux enfants d'une "cueilletes" plutôt fructueuse, demanda un livre. La jeune femme hocha la tête, avec une légère grimace.

"J'en ai un, mais je doute que vous puissiez lire le braille..."

Déglutissant tout en faisant un sourire désolé, elle rabattit ses jambes contre sa poitrine, comme elle le faisait lorsqu'elle n'était encore qu'une gamine. Elle se pencha légèrement vers Caleb.

"Et puis, c'est pas tous les jours que l'on voit des super-héros en action!" murmurra t-elle les lèvres étirées par un large sourire.

Avec un grand sourire ironique, elle leva les mains. Scène qu'elle trouvait toujours ridicule dans les films d'action. Malgré l'amabilité de John qui l'invita à entrer, elle sentait que l'ambiance était morose. A la question de son nouvel compagnon, elle lui répondit avec un signe vague.

"Par là-bas..."

*Comme si je savais comment s'appelait cet endroit*

Elle était peut-être un peu trop froide. Ces semaines dans la jungle l'avaient rendue plus méfiante et moins sympathique aux premiers abords. Il n'y était pour rien, mais une personne avec un pistolet n'inspirait pas confiance.

"Près d'un ruisseau..." rajouta t-elle pour paraître plus aimable.

Une voix qu'elle connaissait se fit entendre. Elle avait eu peur l'espace d'un instant que les têtes brûlées qui faisaient partis de la première expédition soient reparties en mission commando.

"Je vais bien" dit-elle en s'approchant de Gabriel

C'est la seconde question qui lui parut bizarre. Si elle avait rencontré du monde ? Quelqu'un était-il parti du camp ? Avaient-ils eu de la visite ? Si tel était le cas, il fallait partir et vite.

"Non... pourquoi ?"

Son regard paraissait inquiet. Quelque chose n'allait pas... Cette question n'était pas incongrue. Qui voudrait savoir ça ? Un petit feu brillait au centre du camp. Assez pour réchauffer le corps des personnes assez proches, mais pas assez pour se faire repérer.

C'est à ce moment que son regard se porta sur l'aveugle. Son coeur se réchauffa. Mona était donc encore vivante... Une bien piètre consolation devant ce qui allait l'attendre. Elle répondit mécaniquement à la question du baby-sitter.

"Si vous aimez les lectures classiques, il y a quelques livres dans la caisse en métal"

Après avoir posé un regard circulaire sur le camp, elle replongea ses yeux dans ceux de Gabriel. 'Tu ne pourras rien me cacher' semblaient-ils vouloir dire.

Aliénor leur dit où elle était, mais ne leur expliqua pas pourquoi. Gabriel s'y était attendu. D'après son regard sur John, il avait même pensé qu'elle ne lui répondrait pas. Mais elle s'efforça d'être aimable.
Elle semblait inquiète de la question de Gabriel. Elle n'avait pas vu l'autre groupe, et ses yeux lui demandaient une explication qu'il ne put lui refuser.

" Eh bien en fait, on a un rescapé qui a disparu. Du coup un groupe est parti dans la jungle à sa recherche. Donc je me demandais si tu les avais vu, ou si tu avais vu Erik... "

Mais apparemment non. Gabriel espèra qu'elle ne compterait pas les rejoindre. Ce serait inutile. Mais si elle voulait le faire, il partirait avec elle.

Mona lui répondit en souriant. Aparemment sa solitude ne devait pas être souhaité et dans des cas pareils, il valait mieux se serrer les coudes que se diviser. Elle lui dit alors merci tout bas. Caleb ne répondit rien, cependant, il comprenait amplement. Son sourire s'élargit.Il se sentait utile en ce moment, peut-êtr ene faisait-il pas partie du groupe des super-héros qui partaient à l'aventure, mais en cet instant, il servait à quelque chose, il existait pour quelqu'un.

"Oui vous avez raison"lui répondit-il, "je me demande juste si ils étaients ainsi auparavent ou si c'est l'île qui a révélé leur caractère?"

Tout s'organisait autour d'eux. les enfants se couchèrent, chaperonné par leur mère-poule, un gentil jeune homme à la recherche d'un livre.
Caleb ne possedait que des magazines sur lesquels il apparaissait, c'était son avocat qui les lui envoyait pour qu'il controle son image et des revues financières.
Il reporta son attention sur la jeune aveugle.

"Alors Mona, qui étiez vous dans votre ancienne vie avant de devenir une Robinson Crusoé au féminin? Exerciez vous un métier?Dans quelle ville habitiez vous?"

John etait toujours en train de surveiller le camp,du moins les alentours,il allumait sa lampe par intervalle pour pas user les piles.Il vit quelque chose bouger un peu plus loin..Hors de portée de sa lampe.

"Ya quelqu'un ??"

Il ne bougeait pas,son Desert Eagle pointé en direction de la forme inconnue dans la penombre

"Gabriel Venez voir !"

La forme ne semblait plus bouger comme si elle le regardait

Caleb écoutait la jeune aveugle avec attention. Elle avait une belle voix, très douce.
Cependant, il dut admettre sa surprise lorsqu'elle lui révéla le métier qu'elle exerçait.

"Photographe...En effet, ce n'est pas banal.Cependant, l'on dit que les personnes non voyantes ont une autre façon de percevoir le monde. Peut-être le voyait vous à votre manière?"

Lorsqu'elle parla de son frère, Caleb sentit qu'il se cachait dessous une blessure. Il n'approfondit pas. Il se contenta de lui sourire gentiment, même si elle ne le voyait pas.

"Je crois que nous regrettons tous ce vol, cependant, nous devons bien faire avec car nous ne pouvons pas revenir en arrière.Nous devons tous aller de l'avant."

Caleb tenta de rassurer la jeune femme par ses paroles. Il ne la connaissait pas vraiment, il venait à peine de la rencontrer, cependant, il percevait chez elle à la fois une grande force et une grande fragilité.
Il eut un petit sourire lorsqu'elle changea habilement de sujet.

"Moi? Moi je suis plutôt derrière l'objectif du photographe ses temps-ci, même si ce n'est pas toujours me plaire. Je suis un business man, je possède plusieurs entreprises dans des secteurs très variés. Mon travail consiste plus à présent en un travail de gestionnaire."

Caleb ne voulait pas souligner qu'il était très riche, riche à millions. De toute façon, celà n'avait plus d'importance sur l'île. L'argent ici n'avait aucune valeur, et le plus pauvre des hommes dans leur vie d'avant pouvait se révéler ici le plus important et le plus essentiel. Toutes les valeurs étaient renversées.

"Je crois que certains vont se réjouir de ce crash. Depuis, le temps qu'ils convoitent mon poste."

Caleb avait dit celà comme une boutade pour rigoler. Cependant, il se rendait compte à présent qu'il n'accordait plus la même importance à son travail.Son travail avait toujours été primordial, il était toujours passé avant tout, cependant, il se rendait compte à présent qu'il était tout de même passé à côté d'une partie de sa vie sans même s'en rendre compte.
Il se tourna vers Mona. Il avait du mal à la considerer comme infirme. Si ce n'était son regard légèrement floue, fixant le vide, la jeune femme n'était en rien diminuée.

Soudain, il entendit du bruit qui venait des personnes qui montait la garde.Un homme en appela un autre. y'avait il un problème?
Caleb se redressa mais resta près de Mona.

La réponse de Gabriel augmenta son anxiété. Elle le prit par le bras et l'emmena un peu à l'écart pour ne pas risquer que quelqu'un les entendent. Un rescapé avait disparu ? Elle allait lui demander qui lorsque l'évidence s'imposa d'elle-même : c'était forcément Erik. Autrement pourquoi le nommerait-il spécialement. Elle ne le connaissait pas suffisamment mais il s'était imposé à elle comme un ange. Si elle avait eu le temps de prendre du recul, elle aurait rougit de cette explication.

Elle n'était attachée à personne sur cette île, mais ça aurait été n'importe qui d'autre elle n'aurait pas réagit comme ça. Quelques fois des personnes prennent une importance trop grande de notre vie sans raisons sans que nous le voulions et sans que nous l'admettions. Bon, on respire et on réfléchit.

"Pour l'instant, on ne peux rien faire… Il faudra attendre demain matin. Mais depuis quand sont-ils partis ?" murmura-t-elle

Elle avait besoin de savoir certaines choses avant d'en décider d'autres. La nuit avait du les surprendre et ils s'étaient arrêtés pour se reposer. Du moins l'espérait-elle. Certaines personnes n'ont pas conscience de ce qui se trame sur cette île : pour certains c'est mieux, pour d'autres c'est plus dramatique. La plupart croient toujours que l'homme est le meilleur et à la suprématie sur tous les autres êtres vivants.

L'idée des tours de gardes était bonne mais sûrement inutile devant une attaque. Mais elle ne dit rien, elle ne voulait pas ajouter à l'ambiance optimiste du camp. Mais partir à la recherche d'un disparu est moins bonne. 'Diviser pour mieux régner' est un vieil adage qui s'applique ici. Ils sont de retour à la vie sauvage et malheureusement pas en haut de la chaîne alimentaire. Ses pensées et l'attente de la réponse furent coupées par l'appel de l'homme qui l'avait accueillit. Elle fit signe à son interlocuteur qu'il pouvait se dispenser de réponse et aller jeter un coup d'œil.
"Dites lui de parler moins fort la prochaine fois… La jungle a des oreilles."

Sur cette phrase, elle déchargea son sac sous la bâche qu'elle avait tendue quelques temps plus tôt alors qu'elle était encore seule. Elle rongeait son frein cela était lisible sur son visage. Au début, des personnes disparaissaient car elles en avaient envie. La liberté peut nous faire faire des choses inconsidérées. Mais partir au bout de trois semaines était suspect. Elle prit un livre au hasard et ne remarqua pas qu'il en manquait un. Mais si tel était le cas, elle n'en aurait rien dit. La seule chose qui restait à certaines personnes était l'imaginaire.

Mona redressa vivement la tête, en fronçant les sourcils, et, peut-être une seconde plus tard, John hella Gabriel, un semblant d'incompréhension dans la voix. L'aveugle entendit Caleb se lever à son tour, sans pour autant s'éloigner. Elle se mordilla la lèvre inférieure, sentant un frisson la parcourir.
Les bras le long du corps, ses mains se serraient et se déserraient incessament, comme pour réprimer son apréhension.
Elle se tourna légèrement vers Caleb.

"Il y a quelque chose?" murmurra t-elle

Contenant mal son malaise (^^), elle déglutit difficilement. Elle mit les mains derrière son dos, et inspira profondèment, sans bruit. Un silence pesant prenait tranquillement place sur le camp. Un de ces silences que personne n'aime, et qui pourtant, revient toujours à un moment ou à un autre. Mona essaya d'être le plus attentive possible, mais se fut de courte durée. Elle ne pouvait pas se concentrer sur un seul objet, ou sur une seule personne, ou tout du moins, pas avec la tension et l'apréhension qui la tiraient de deux côté différent.

La bouche sèche, elle resta immobile attendant patiement la suite des événements.

**"Vous savez que des gens sont morts dans cette position?"**

Cette phrase était venue à elle aussi vite qu'elle était repartit. Arthur la disait dès qu'il en avait l'occasion.
Quelque part, cela la ramena un peu à la réalité. Ils ne pouvaient être aussi malchanceux, pour avoir toujours une créature sur leur dos...

Si?

Sans s'en rendre compte, elle s'était instinctivement rapprocher de Caleb de quelques petits centimètres.
Ah...L'instinct! Il la menait de partout, et même dans des endroits qu'elle n'aurait sûrement pas cotoyé, mais au final, elle était encore vivante, elle avait un travail qui lui plasait, et une passion dévorante. Que demander de plus?
Son instinct l'avait trompé peu de fois. Alors pourquoi le rogner maintenant?

Elle s'humecta les lèvres, n'osant faire un geste,comme si il suffisait d'un battement de coeur pour que tout dégringole. Quoique, à vrai dire, cela n'était pas "faussement pensé" puisque au Japon le simple battement d'aile d'un papillon pouvait provoquer un Thyfon, pourquoi un mouvement ne pouvait-il pas tout accélèrer?

John avanca prudement vers la chose,ne pouvant pas attendre Gabriel,cette chose l'attirait.
Il avait toujours son arme pointée dessus,on entendait que le leger bruit de ses pas martelant doucement l'epaisse couverture de vegetaux.

*C'est quoi ce delire*

Il pouvait entendre une sorte de respiration,enfin ce qu'il croyait etre une respiration..soudain celle ci s'arretta ce qui figea John

*Merde*

Il se mit a courir le plus vite possible vers le campement

"Mettez vous a l'abri !!"

Aliénor saisit Gabriel et l'emmena à l'écart. Elle semblait anxieuse. Peut-être parès tout avait-elle connu Erik ? Dans les tous débuts, avant qu'elle ne s'aventure seule dans la jungle ? Ou peut-être le connaissait-elle dans sa vie d'avant ? Quoi qu'il en soit, elle s'inquiètait pour lui, et pour le groupe parti à sa recherche.
Elle lui demanda quand ils étaient partis. Gabriel n'avait pas de montre, alors il donna une réponse approximative.

" Je ne sais pas vraiment, ça doit bien faire une heure...
Ecoute Aliénor, je sais qu'on ne t'a pas donné le meilleur exemple d'organisation humaine, mais le groupe est armé, ils ont un flic parmi eux, et Erik est débrouillard, ils se retrouveront. "

Leur conversation fut interrompue par John qui hêla Gabriel pour qu'il vienne voir on ne sait quoi. Ce n'était pas vraiment discret, Aliénor lui fit remarquer d'ailleurs. Gabriel la laissa, et s'avança vers John, mais ce dernier avançait aussi, vers la jungle.
Gabriel resta en bordure, se demandant ce qu'il se passait. Puis soudain, il vit Johnrevenir en courant et en hurlant de se mettre à couvert. Bon sang ! Qu'est-ce qui lui prenait ? S'ils n'avaient pas encore été repérés, maintenant c'était fait !
Gabriel par réflexe se rapprocha d'Aliénor, fixant la jungle, et sortit son arme, sans pour autant la pointer vers les arbres. Il saisit John au passage par l'épaule (la blessée, oups), et lui murmura d'une voix précipitée :

" Mais enfin, calme toi ! Qu'est ce qui t'arrive ? "

John ne s'occupait meme pas de sa douleur et designa la jungle derriere lui

"La derriere il y a la bete.."

Il poussa la main de gabriel puis regarda alienor tout en hochant la tete

"Quand je suis tombé,je l'ai vue passer sur une sorte de colonie de singes..et devinez quoi,ils ont disparu juste aprés laissant seulement une trace de sang bien nette"

Les arbres commencaient a bouger a nouveau a cet endroit de la jungle ou se trouvait john quelques secondes plus tot

"Taisez vous !"

Il mit son index a sa bouche et fit signe de le suivre,il commenca a monter a l'arbre en chuchottant

"Vous verrez si je suis fou"

(on peut prendre des initiatives comme ça et faire apparaitre la bête sans l'accord des Mjs???)
Caleb restait attentif, tentant de comprendr ece qui se passait. John, un homme qui venait à peine d'être soigné par le docteur de l'île disait avoir vu quelque chose.
Mona commença à s'inquieter. Caleb n'aurait pas aimé être à sa place, dans ses ténèbres permanentes, apprendre toujours en dernier ce qui se passait, s'en remettre aux autres.
Il lui sourit et s'accroupit en lui mettant la main sur l'épaule.

"Ne t'inquietes pas, ça va aller."

Rien n'était moins sure. Les paroles qu'il entendit parlaient d'une bête qui s'approchait.

"Il faut rester calme et s'il y a un problème, je ne t'abandonnerais pas, je te guiderais."

En essayant de calmer Mona, il tentait pas la même occasion de calmer ses battements de coeur désordonné. Il n'avait pas vraiment peur mais l'adrénaline coulait à flots dans son sang. Comme avant, lorsqu'il vivait encore dans la civilisation et qu'il s'adonnait à des sports extrèmes: avant de sauter dans le vide, avant que le parachute ne s'ouvre, avant de faire démarrer sa voiture de course.
Il attendait ce moment véridique, ces quelques secondes où tout allait basculer, dans le bien ou dans le mal.

HJ Tant que cela va dans le positif, et que cela est cohérent par rapprot aux autres disparus, oui, sauf désacord des Admins HJ

Les doigts à présent entrelacés devant elle, le dos droit, et les oreilles attentives (^^) en attente du "coup", Mona retint sa respiration, tandis que le bruit des pas de John, étouffés par la mousse végétale, s'éloignaient doucement. Il sembla s'arrêter, et rebrousser chemin à vive allure. Ne comprenant que la moitié de ce qu'il venait de dire, l'aveugle ne bougea pas. Cependant, elle entendit parfaitement Gabriel exiger une explication à cette soudaine précipitation. Mona garda le silence.

Elle entendit distinctement les paroles de John. Il parlait d'Elle. La jeune aveugle se sentit pâlir légèrement sans même le vouloir. Comme John, elle tendit un sacré rafus du côté de la jungle, mais n'étant sûre de rien, elle resta une nouvelle fois assise.
Fou ou pas fou, quelle espèce d'importance? Soit Elle était là, soit il L'avait confondu, ce qui pouvait arriver à n'importe qui, même si Mona en doutait quelque peu.

Elle sentit le sourire de Caleb, alors qu'au même moment, une main se posa sur son épaule, la faisant sursauter. C'était Caleb, qui d'autre?. Elle se décontracta faiblement, tandis qu'il lui parlait à voix basse. Il essayait visiblement de la rassurer, et elle l'en remercia d'un sourire fragile, même si derrière cette bonne humeur, elle se sentait plus peureuse qu'elle n'en laissait paraître.
Elle sembla vouloir prendre la main de Caleb, mais y renonça, et l'effleura simplement, comme pour se rassurer un peu plus.

John paraissait assez affolé. Il parla assez confusément. Ses paroles n'avaient aucun sens... Etait-ce sa blessure qui lui montait à la tête ? Gabriel regarda Aliénor d'un air incrédule quand John monta dans l'arbre.

" Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Tu as vu des singes, en pleine nuit, se faire massacrer ? Par quoi ? Comment ?
C'est ta blessure qui a dû te faire délirer !
Arrête, c'est ridicule, on a des enfants et une aveugle, comment voudrais tu faire grimper tout ce monde là dans les arbres ? "

* Et de toute façon, si cette fameuse bête plie les arbres, ça ne sert à rien de s'y réfugier. *
Gabriel était sceptique quant à cette histoire de bête, mais en même temps il sentait bien que quelque chose clochait... Les arbres bougeaient violemment, et des bruits étranges, dont il ne connaissait pas de semblable, s'élevaient de là d'où revenait John...
Tout près...
Gabriel avait toujours son arme dans la main gauche, mais il ne la pointait toujours pas, ne sachant pas quoi viser.
Il se retourna vers Aliénor, en quête de son avis sur la question.

John attrappa Gabriel en parlant dans ses dents

"J'ai pas dit de faire monter tout le monde,seulement toi et la miss qui te suit,pour te montrer la bete"

Il tira le chien de son 9mm et fixa Gabriel d'un air decidé

"Ouais j'ai vu des singes se faire demolir et c'etait en plein jour quand j'etais tout seul dans la jungle,et j'ai pas envie de finir comme eux!"

Il tendit la main a alienor pour qu'elle Grimpe a l'arbre

"Et pour info je suis pas fou"

C'était le pompon. Monsieur le militaire, car on ne pouvait douter de son ancienne ou actuelle fonction, leur ordonnait de se taire. N'est-ce pas lui qui avait crier comme un dératé quelques instants auparavant ? C'était peut-être un peu fort comme image mais il fallait se contenir. Il parlait d'une bête ?! D'abord vidé de sens, ce mot lui fit remonter un flot de souvenir.

Elle comprit vraiment de quoi il avait peur. Elle avait déjà eu à faire à quelque chose qui se comportait de la même façon. Et elle avait été accompagnée de Mona. Cet épisode peut glorieux de sa survit sur l'île la fit frissonner. Lorsque Gabriel lui lança un regard pour lui demander son avis, elle haussa les épaules.

"J'ai déjà eu à faire à cette... chose" murmura-t-elle.

L'apparenter à une bête ne lui plaisait guère. Elle ne l'avait jamais vu et personne ne lui avait raconté l'apparence que pouvait revêtir la cauchemar de l'île. Les arbres bougeaient accompagnés de bruits qu'elle avait cru entendre il y a bien longtemps. Elle se tourna vers le tarzan du jour.

"Et cette arme ne servira à rien... Vous avez déjà été à la chasse ? Quand le chasseur traque une proie, il y va doucement en écoutant tous les bruits, en remarquant chaque chose inhabituelle... Et c'est ce qu'elle semble faire. Donc on se tait, on ne bouge plus même si cela revient à ne pas respirer."

Les personnes du camp, ou du moins celles qui étaient éveillées, avaient le regard tourné vers les trois personnes et le bruit. Elle mit un doigt devant sa bouche pour leur intimer le silence. Et posa un regard plus marqué sur Mona et son nouvel ami. Elle ne voulait pas se résigner encore une fois à l'abandonner. Le secret de la survie est de se fondre dans la masse et en ce moment le silence le plus total est important. Elle prit la main de John.

"Let's go cow-boy !" prononça t-elle sans qu'aucun mot ne sortit de sa bouche.

La curiosité était un vice qui perdait beaucoup de personnes. Mais quand elle appelle, grands sont ceux qui n'y répondent pas. Une fois qu'elle eut décollée du sol, elle se tourna vers Gabriel. Et à son tour lui tendit une main. Il n'y avait rien à craindre tant que le seul bruit que l'on entendait était celui que produisait la bête.

Carmen s'était à nouveau écartée un peu du groupe. Elle s'était assise en tailleur, et s'occupait tranquillement du sanglier mort, en écoutant la conversation des trois rescapés que tout le monde écoutait à présent. Elle n'avait pas bougé de sa place, lorsque John avait aperçu quelque chose dans les broussailles. Il avait tout de suite imaginé la chose sur l'île. Sur ces mots, Carmen émit un claquement de langue désapprobateur.

"Cette chose que vous appelez la bête, il m'étonnerait que ce soit ça. D'abord parce que nous ne sommes pas dans ses territoires, elle reste exclusivement dans le territoire sombre, et ensuite parce que cette chose ne se cache pas derrière des fourrés à nous épier ! Non, c'est sûrement un enfant qui au lieu de dormir est parti jouer à Tarzan, ou un de vos amis rescapés qui s'amusent à vous fiche la trouille..."

Elle haussa les épaules, et reprit son travail, comme s'il ne se passait rien de grave.