Je me suis longuement demandé si quelqu’un avait le pouvoir de tous nous déplacer, comme sur un échiquier géant. Après une année de réflexion, une autre question s’est posée à moi. N’étions-nous que des souvenirs que nos enfants, ou d’autres personnes, feraient revivre ? Cette questions n’avait aucun sens, et je me demandais même comment elle avait réussit à prendre tant de place dans mon esprit. Peu à peu, d’autres questions ont affluées, comme un tsunami sur les terres. Notre vie était-elle déjà toute tracée ?
Quoiqu’il en soit, je ne savais pas ce qui allait m’arriver ce jour là. Jour important. Je quitter pour la première fois le pays. C’était pour le projet d’un magazine. Quelle cruche j’ai été de croire que moi, une aveugle à peine âgée de vingt ans, aurait pu un jour sortir seule à l’aventure.
J’avais toujours aimé la photographie. Et ce, dès mon plus jeune âge. Mon accident ne m’a pas avantagé, mais cela ne pas empêché de continuer…La vie n’a jamais été une chose facile. En tout les cas, pas pour moi. A croire qu’elle avait toujours été contre moi. Et le dernier événement me l’a confirmé.
Et dire que j’avais faillit louper mon vol pour Los Angeles…
Je ne voulais ou plutôt, je ne pouvais louper ce vol. Il était important pour mon travail. Je suis photographe indépendante. Normalement, je suis sensé photographier la nature. Mais étant photographe indépendante, il faut savoir accepter les choses qui nous répugnent à faire.
Je ne suis pas du genre à me plaindre de la première chose venue. Mais je me serais volontiers abstenue de ce voyage si j’avais su ce qui se passerait ensuite…
Cela fait un peu moins de trois jours maintenant. Trois jours que nous sommes coincé sur une île perdue.
Cette île est loin d’être paradisiaque. La jungle qui la recouvre presque entièrement me semble hostile en tout point de vue. L’odeur âcre que dégage le feu me dégoûte. Les personnes qui ont comme moi survécues au crash se conteraient presque sur les doigts d’une main. Mais ils sont bruyant, et me donnent la migraine. Malgré ça, je ne peux leur en vouloir, ou même éprouver une quelconque colère envers l’un d’entre eux. Nous avons eut e la chance. Bien que je commence à en douter…
Vous vous demandez sûrement comment je peux vous écrire tout ça. Je ne vous répondrai pas. Du moins pas pour le moment. Tout ce dont j’ai envie, c’est de faire les yeux, et de ne plus jamais me réveiller.
Il n’est cependant pas le temps de penser à cela. La bonne humeur doit être, et rester. Afficher la bonne humeur est pour le moment la seule chose dont je suis capable.