Perdue sous un arbre...

Aliénor courait à en perdre haleine; ses pas résonnaient dans toute la jungle, lui semblait-il. Elle avait cru suivre Marie dans un premier temps mais maintenant, elle n'était plus sûre. Elle s'arrêta, le bruit de sa respiration emplissait sa tête. En prêtant l'oreille, le bruit avait cessé. Elle regarda autour d'elle. Personne.

*Je l'ai peut-être dépassé…*

Elle rebroussa chemin. Mais elle ne trouva rien. Le sens de l'orientation n'étant pas son fort, elle se supposa perdue. Mais elle n'appela pas, la peur de tomber sur cette chose qui avait fait ce bruit était plus forte.
Oui, elle avait peur. Pas que c'était sa première fois, mais disons que cela était rare. Elle refouilla dans sa mémoire, elle était incapable de dire par où elle était venue. Maudissant la mal chance, elle posa son sac et s'assit par terre à la façon indienne comme l'aimait l'appeler ainsi sa mère. Une goutte coula sur son visage descendant le long de son nez jusqu'à son menton, puis une deuxième suivie et une troisième…

*En plus il pleut c'est bien ma veine…*

Cela faisait un moment que Marie cherchait Aliénor et soudain elle la vit là sous un arbre.Elle accelera et s'arreta à coté d'elle.

Ouf j'ai cru t'avoir perdu est ce que ca va ??

Aliénor était dans une sorte de transe, elle ne disait rien et regardait dans le vide. Elle ne bougeait pas comme le faisait certaines personnes après un traumatisme; elle ne faisait aucun geste. A l'arrivée de Marie, elle ne tourna même pas la tête et à sa question, rien ne passa des ses yeux.

Au bout de quelques minutes, elle tourna son regard vers la jeune femme. Il était emplit d'incompréhension et de questionnement.

"Pourquoi moi ? Pourquoi je ne me souviens de rien ? Pourquoi le destin me fait-il du mal ?"

Après ces mots, elle retourna sa tête pour reprendre sa situation initiale. Elle continua à contempler le vide.

La pluie était toujours aussi forte, et la nuit avait commencé à obscurir davantage chaque recoins de cette jungle hostile.

Erik cherchait un semblant d'abri, mais son véritable but était de retrouver les autres rescapés au plus vite. Tout le monde a dû pénétrer dans la jungle par petits groupes, à la recherche d'un lieu sûr où passer la nuit, il était urgent de tous se réunir dans la situation actuelle.

* J'ai désormais encore plus de gens qui comptent sur moi, je dois agir vite, et revenir ... revenir ... *

Erik voulait à tous prix partir de l'île, mais elle l'emprisonnait petit à petit pour l'en empêcher, comme si elle était vivante ! Ou serait-ce le destin ?

Tout en se frayant un chemin, il veillait à ce que la torche reste allumée.
Mais il était à bout; il ne voyait rien d'optimiste plus il s'avançait, et il était seul, toujours plus seul. Erik ne voyait plus qu'une chose à faire : appeler. Peut-être que des personnes sont aux alentours et entendront sa voix.
Malgré le tonnere, il criait comme il put.

" Norahh, Monaa, quelqu'un ! Il y a quelqu'un ? Où êtes-vous ? "

Erik était épuisé par sa traversée dans la jungle, il s'était d'ailleurs fait plusieurs coupures et égratinures. Il s'adossa contre un arbre, serrant la "dernière" flamme.

Comme une bouée jetée à la mer, cet appel réveilla une flamme dans les yeux de la jeune étudiante. Elle se leva d'un bond et prit son sac. Jetant un regard dure à Marie, elle partit en courant lui donnant l'ordre de ne surtout pas bouger.

"Vous êtes où ? Vous m'entendez ? Essayez de suivre ma voix ou faite du bruit pour que je puise vous trouver."

Son intérieur bouillonnait, elle se sentait revivre. Elle tâtonna ses poches à la recherche de son canif mais elle ne trouva rien. En fouillant dans sa mémoire, elle put se rappeler qu'elle l'avait prêter à quelqu'un mais qui ?

*Non, tout mais pas ça*

Sa mémoire la faisait défaillir à nouveau. Pourquoi et comment ? Etait les seuls mots qui lui traversaient l'esprit. Elle respira un bon coup. Ses vêtements étaient maintenant bien trempés et ses cheveux collés sur son visage l'empêchaient de voir quoique ce soit.

"Répondez-moi pour l'amour de Dieu." Cette phrase, elle l'avait dite en norvégien.

Quand elle était énervée, ses racines revenaient à la surface. Elle n'était pas tellement patiente surtout quand elle cherchait quelque chose sous une pluie drue.

Erik n'avait même plus la force de se lever. Son ventre criait famine. La flamme diminuait et était sur le point de s'éteindre quand le cri d'une femme répondit à l'appel d'Erik.

Ce n'était pas du suédois, mais du norvégien. En cet instant, Erik repensait à ses racines, des images et des visages traversaient son esprit en un temps record. Son objectif, il ne devait pas l'oublier ! Il se leva, agitant la torche et son feu "sacré". Il espérait que son interlocutrice voit le signal. Tout en faisant des signes dans la pénombre, il cria quelques mots en norvégien puis reposa sa voix fatiguée, pour reprendre de plus bel.

" Jeg er her " *

" Où êtes-vous ? ? "


(HJ : * = Je suis ici !)

Aliénor continuait de chercher, frénétiquement elle fouillait chaque recoin. La forêt semblait se refermer sur elle : plus elle avançait, plus elle l'étouffait. Chacun de ses pas devenait un effort considérable.

Puis, elle entendit ces deux mots. Trois mots dits dans sa langue natale, trois mots simple, trois mots qui lui redonnèrent espoir. Elle se dirigea vers ces paroles libératrices et elle finit par tomber sur un homme. Soulagée, elle respira un bon coup. Et comme si cette rencontre avait été un bon présage, la pluie se mit à s'arrêter.

"Je suis là"

Dans sa voix se reflétait un grand soulagement. Elle n'avait même pas vu que la nuit était tombée, ni même que le froid avait commencé à la ronger. En un instant, elle tomba à genoux de fatigue. Mais elle garda la tête haute murmurant quelques paroles.

[Merci pour la petite traduction]

Enfin, Erik avait trouvé des renforts !
Il vint à la rencontre de la jeune femme qui tomba à genoux. Elle avait l'air fatiguée, comme Erik, et sans doute comme chacun des rescapés. Il tomba à genoux lui aussi. Il tentait de reprendre son souffle et ne savait pas quoi dire. La torche éclairait encore d'une faible lumière la scène de ces "retrouvailles". Bien qu'ils ne se connaissaient pas, quoiqu'il l'avait déjà aperçue dans l'avion, Erik se sentait heureux, la solitude l'a souvent rongé, et il ne la supporte plus.

" Je ... vous ... vous allez-bien ? Je veux dire, vous n'êtes pas blessée ? Est-ce que vous êtes seule ? j'ai besoin de toute l'aide nécessaire pour aider d'autres rescapées qui sont restées près de la plage, l'une d'elle a été sacrément touchée au bras après le crash ... "

Erik marquait des pauses dans ses questions et ses explications, et il la regardait comme si cette inconnue faisait partie de sa vie. Sa présence le soulageait, mais c'est surtout son intervention dans sa langue, proche de celle d'Erik qui le fit espérer ... Linn l'attendait et il ne devait pas la décevoir.

Elle vivait un rêve éveillé. Cette personne, qu'elle ne connaissait pas, lui semblait à présent d'un grand réconfort. Elle ne dit rien dans les premiers instants. Ne pas briser le silence réparateur. Mais l'homme semblait être paniqué… non ce n'était pas le mot inquiet conviendrait mieux.

Elle le lassa poser toutes les questions qu'il voulait, de toute façon, elle n'avait pas la force de parler : lui si. Elle ferma les yeux et expira lentement.

"Je… je crois que ça va."

Elle porta instinctivement sa main à sa jambe qui avait blessée pendant le crash mais elle ne la faisait plus souffrir. Elle se répéta les questions d'Erik un bon nombre de fois avant de pouvoir articuler.

"Oui… non… Enfin, je ne me souviens que d'un énorme bruit et j'ai du abandonné une des filles qui était avec moi. Mais…"

Elle ne termina pas sa phrase. Elle venait d'avoir un flash comme on dit. Elle se souvenait maintenant parfaitement qu'elles avaient du laisser Mona. Qui maintenant était Dieu seul sait où.

"Je suis seule."

*Enfin, je crois…*

Ses doutes, elle ne pouvait pas le partager avec le premier inconnu qui passait même si celui-ci avait des origines proches des siennes.

Elle semblait aussi débousollée qu'Erik. Pourtant il restait lucide, il avait fait une promesse.

" Il faut trouver un abri pour la nuit, j'ai promis à des amies que j'en dénicherais un. Et quand je l'aurai, je retournerai auprès d'elles pour les y emmener. Là-bas, j'espère que chacun sera en sécurité.
Tous les rescapés sont dans la même situation, vaut mieux ne pas rester seule mademoiselle, suivez-moi, du moins si vous avez encore assez de force pour continuer ... "

Erik se leva, et lui tendit sa main pour l'aider à se relever à son tour.

" Faites moi confiance ! "

Soudain, la flamme de la torche s'éteignit. L'obscurité a désormais inflitré l'île, elle a vaincu.

Aliénor leva son regard sur l'homme qui lui présentait alors sa main. Elle hésita un instant à la prendre. Secouant la tête comme pour oublier ses souvenirs d'enfance, elle accepta son aide pour se relever. Malgré la fatigue, sa poignée était vigoureuse.

Comme si elle avait appuyé sur un interrupteur, le noir les engloba.

"J'espère que je peux." Dit-elle comme un blague qu'on lance à une vieille connaissance. "Bon on va jouer les super héros ?"

Elle se sentait en pleine forme si on oubliait le fait qu'elle avait faim et que son genou la relançait.

La jeune femme accepta de le suivre, tout en faisant de l'humour, un peu à la manière d'Erik. Il se sentait très proche d'elle, et en même temps, il ne savait rien à son sujet.

Erik prit par la main sa nouvelle amie, car l'obscurité et la jungle dense étaient telles que l'un d'eux pourrait se perdre facilement.

* Combien de temps encore devrons-nous parcourir cette jungle ? On pourrait très bien tourner en rond depuis des heures ... *

Erik était vulnérable, ce monde hostile est si différent de celui contre lequel il se battait autrefois, mais il continuait, fatigué certes, rien ne semblait pourtant le stopper, puisqu'il y avait un enjeu d'une grande importance derrière cette épreuve et qu'il avait fait une promesse.

Erik diminua la cadence de marche, quand il reprit ses esprits et considéra qu'il n'était pas seul.

* Il faudrait peut-être qu'on se présente, après tout, c'est grâce à elle si je suis ici ... et elle est si seule ! *

" Cela ne te dérange pas si on fait une pause ? J'ai beau paraitre fort, je ne suis pas l'un de ces super-héros intrépides, j'ai des faiblesses. Tu sais, je dois te remercier, car c'est ta présence qui m'a éveillé de mon cauchemar; tu es scandinave n'est-ce pas ? Je l'ai su quand tu as crié en norvégien ... moi je suis né en Suède, mais je n'y ai eu que des très mauvais souvenirs, ... je me présente : Erik, Erik Ollen, journaliste. Et toi ? "

Il lui tendit sa main en se présentant, et s'amusa de son réflexe ...

Aliénor avançait péniblement essayant de suivre son sauveur dans la pénombre. Elle sursauta quand celui-ci lui prit la main. Cela lui rappelait son père qui avait toujours été affectueux envers elle. Tout à coup un flot de souvenir lui remonta à la mémoire… les promenades qu'elle faisait au parc… la voix de son père qui l'appelait… tous ces moments d'enfance qu'elle croyait perdue à jamais. Maintenant, elle en avait la certitude l'homme qu'elle avait avec elle était son ange gardien.

Elle n'était pas croyante mais les croyances populaires étaient très ancrées dans sa famille. Le destin était aussi très présent dans sa vie. Si elle avait rencontré son "ange gardien" à ce moment-là, c'est que cela était marqué quelque part dans le grand livre de la vie. Ainsi allait ses croyances, rien n'est hasard tout est prédestiné.

La jeune fille commençait à avoir du mal à suivre le rythme surtout dans cette obscurité. Quand son compagnon ralenti, elle remercia le ciel du bout des lèvres. Le silence qui s'était installé, laissant chacun allait et venir dans ses pensée, fut brisé. Elle prit la main que lui tendait Erik mais ne put s'empêcher de lui plantait trois bises sur les joues. Elle sourit.

"Enchantée ! Moi, c'est Aliénor Svan. Et oui ! Je suis Norvégienne et moi j'ai quelques bons souvenirs mais aussi des mauvais" elle rit "Journaliste ? Comme ma mère. Moi, je suis officiellement délinquante mais je me soigne."

Puisque que Erik était son ange gardien, elle pouvait tout lui dire…

La jeune fille avait l'air enjouée malgré la situation.

" Il est temps de se remettre en route ... "

Il prit à nouveau la main d'Aliénor et progressa dans la jungle.

Tout en marchant, il maintenait la conversation :

" Tu étais seule dans l'avion ? avant le crash ... "


[Erik partait dans la direction des cavernes, sans savoir où il arriverai]

Aliénor gardait son optimiste même dans les situations les plus perdues. D'ailleurs, cette joie qu'elle dégageait qui lui avait été d'un grand secours bon nombre de fois. Malgré cela quand Erik lui dit qu'il fallait repartir, son sourire disparu. Elle n'avait pas mangé depuis deux jours, elle avait couru presque toute la journée, elle avait laissé Mona toute seule et son genou lui faisait mal même si elle arrivait à contenir cette douleur; elle avait vu pire. Tout ce qu'elle avait envie, était de s'asseoir au près d'un feu et de pleurer. Elle détestait ça mais quelque fois il fallait l'avouer ça faisait du bien.

Mais au moment où son ange gardien lui prit la main toutes ses pensées s'envolèrent. Elle n'avait plus peur, elle se sentait à nouveau forte comme avant. Rien ne pouvait plus l'arrêter, elle était invincible, comme avec Henrik. D'ailleurs son prénom en porter la signification.

"Oui, j'étais seule… En y pensant, j'ai toujours été seule, mais le fait que tu m'ai trouvé prouve peut-être le contraire…"

Elle marqua une pause resserrant sa main autour de celle d'Erik.

"Et toi ? A mon avis oui. Autrement tu n'en parlerai pas ou tu serais avec cette personne. Enfin, je n'ai jamais été fine psychologue. Autrement, parle moi de ta vie, être journaliste doit être quelque chose de passionnant, non ?"

Aliénor semblait rassurée par la présence d'Erik. Celui-ci se prêta au jeu des questions-réponses.

" Tu as parfaitement raison, j'étais seul dans l'avion. La vie réserve bien des surprises, et souvent des mauvaises. J'ai obtenu mon diplome de journaliste à Sydney, puis je m'y suis marié et j'ai eu une fille, Linn. Mais ma femme et moi ce n'était qu'une utopie, on a divorcé, et je suis reparti pour l'Europe. Je me suis installé en Ecosse et j'ai trouvé un job de journaliste pour la chaîne anglaise, la BBC. J'ai fait des reportages sur tout le continent, c'était très enrichissant, il existe tant de cultures, et si différentes. Mais un jour, j'ai été envoyé, avec mon meilleur ami, en Iran pour couvrir une rencontre importante entre des dirigeants. Rien ne se passa comme prévu. Un attentat a fait un ravage, et mon ami Andrew a été blessé mortellement, et ... il est décédé dans mes bras, avant même que je ne fasse quoi de ce soi pour le sauver. Après je suis parti à Texel, en Hollande ... "

" J'ai une vie bien triste, n'est-ce pas ? J'aimerais bien la changer, mais si je le pouvais, je me dis que j'aurai perdu tant de bons moments. Ceux-là il ne faut pas les oublier, c'est ça qui nous permet d'aller de l'avant !"

Erik continuait sa route dans la jungle et pensa qu'il devait faire vite, Kate compte sur lui, et il lui avait fait une promesse ... et des promesses il s'était juré de ne plus les enfreindre ...

Aliénor resserra sa main autour de celle d'Erik pendant son récit. C'était vrai que à côté d'elle, elle n'avait rien vécu. Oui, mais elle n'avait jamais eu le choix dans sa vie alors que lui avait toujours été libre. Elle avait toujours été enfermée, toujours entrain d'essayer de faire plaisir à ses parents.

"Sûrement, mais le fait que tu es survécu et déjà une grande chose, un signe du destin. Le fait qu'on est survécu à ce crash veut signifier quelque chose… Je ne pourrais pas te dire quoi, je ne gouverne pas le monde…"

Elle s'arrêta, elle venait de trébucher sur une branche. La nuit, autrefois sa meilleure amie maintenant sa pire ennemie. Elle soupira.

"Dans mes plus lointains souvenirs j'ai toujours habité en Norvège, à Florø. Je pense que tu connais, non ?" C'était une pure question de rhétorique "Je me suis vite sentie oppressée. Je n'ai pour ainsi sire pas eu d'enfance. Je n'ai jamais eu d'amis, je n'ai jamais été visiter des palais de glace, ni été faire de la luge. C'étais une question d'éducation, enfin je pense."

Elle marque une pause. Oui, son enfance n'avait pas été très joyeuse.

"Ma mère était journaliste, reporter pour être précise. Et elle n'était jamais là, c'est pour ça que je n'aime pas trop ce métier." Elle sourit, un sourire que personne ne pouvait voir " Enfin, il y avait toujours mon père qui lui était exceptionnel. J'ai été très triste de le décevoir à ce point. J'ai fais quelques bêtises. Et me voilà"

Elle rit passant une main dans se cheveux violets. Alors qu'il lui avait livré sa vie d'adulte, elle, elle lui avait confié son enfance. Et ainsi sa vie. Elle était encore bien jeune…

"Mais seul compte le moment présent…" murmura t-elle

Aliénor semblait avoir une enfance plutot triste, solitaire et stricte. Ce qui le touchait c'était plutôt le "père exceptionnel", Erik, lui, n'en avait jamais connu. Et Erik repensa inévitablement à son propre rôle de père ... il n'a jamais été exceptionnel, il n'est qu'un lâche qui tente de se repentir de ses erreurs passées. Si le visage de Linn était gravée dans sa mémoire, celui de son premier enfant y restera éternellement, un petit être dont le destin ne voulait pas.
Erik ne put empêcher de verser des larmes, il tomba à genoux, pleurant.

Sa détermination vacillait et pourtant il devait aller de l'avant, mais les bons moments étaient noyés par les plus sombres que l'homme puissent vivre.

Aliénor continua le chemin silencieuse. Un silence qui lui pesait, elle aimait l'action et le fait de ne pas parler la rendait nerveuse surtout dans ce cadre hostile. Alors quand Erik tomba à genoux, elle ne savait que faire. Comment se comporter ? Que dire ?... Elle n'avait jamais vu pleurer un homme. Elle s'agenouilla pour que son visage soit à la hauteur de celui d'Erik.

"Hé ! Il ne faut pas se laisser aller, hein ? Tout ira bien, tu es fatigué c'est tout. Allez lèves toi, nous devons retrouver tes amis."

Elle cherchait des yeux le regard de son compagnon. Elle ne savait pas pourquoi il pleurait; elle ne pouvait que supposer. La plus plausible était la dureté de la réalité. Ils étaient coincés ici.

Ce comportement dû lui paraitre absurde, enfin peut-être pas, il est vrai que la situation dans laquelle ils se trouvaient n'était pas banal, et leur chance de retourner auprès de leurs familles étaient désormais très minces. Car cela faisait déjà presque trois jours qu'ils sont portés disparus et toujours rien à l'horizon.

Se relevant, Erik continuait sa route avec Aliénor.

" Oui, retournons sur la plage, nous n'avons que trop tardé ! "


[Direction plage Kawaki -->]